Industrie 4.0 : The future is now !

Une révolution qui vient d’outre-Rhin

Cela fait déjà quelques années qu’internet et ses nombreuses incarnations telles que les smartphones, les tablettes et autres objets connectés nous sont indispensables et ont notamment changé notre façon de consommer. Mais quant est-il de notre façon de produire?  C’est en partant de cette interrogation que nos voisins d’outre-Rhin ont imaginé le concept d’industrie 4.0.

Ce projet industriel est apparu en 2010, lors du salon de la technologie industrielle de Hanovre (Cebit). Son nom annonce la quatrième révolution industrielle en référence aux trois révolutions majeures de l’industrie que sont l’apparition de la machine à vapeur (1780), celle de la production de masse grâce notamment à l’électricité (1850) et enfin celle de la production automatisée avec l’apparition de l’électronique et l’informatique industrielle (1970). Cette quatrième révolution industrielle est ainsi pressentie pour être celle des systèmes intelligents notamment par le biais de l’interconnexion des moyens productifs.

L’interconnectivité au centre de la fabrication

Malgré une présentation parfois foisonnante et nébuleuse dans les medias et la littérature, l’industrie 4.0 n’en demeure pas moins une réalité bien tangible et concrète reposant sur deux piliers technologiques que sont l’internet des objets et les systèmes Cyber physique (SCP). La matérialisation de ces technologies se fait aujourd’hui tant par le biais d’industries pionnières telles que Siemens ou Dassault Système que par des laboratoires tels que le DFKI (Deutsches Forschungszentrum für Künstliche Intelligenz GmbH).

C’est notamment dans ce laboratoire allemand qu’est matérialisé l’un des concepts clés de l’industrie 4.0 : la possibilité, grâce à une interconnexion produit/ machine d’aboutir à une production de masse personnalisée. En effet, grâce à une puce RFID, c’est le produit qui envoie des informations le concernant aux différentes machines. C’est ainsi le produit qui indique  comment il doit être peint ou en quelle langue doivent être les instructions. Le produit est ainsi une information avant même d’être un produit physique. Cette communication entre le produit et la machine permet ainsi de produire en grande quantité des produits entièrement personnalisés tout en renforçant la traçabilité de ces derniers. Un autre concept clé de l’industrie 4.0 réside en l’interconnexion entre les machines elle-même, permettant une intégration accrue des outils de production dans l’ensemble de la chaîne logistique avec pour conséquences un pilotage plus sobre et plus efficace de ces dernières. Cette interconnexion  offre également des possibilités d’autodiagnostic et de un contrôle à distance. Les informations remontées pourront être analysées via un modèle de simulation de flux prédictive afin d’anticiper les aléas et ainsi mieux piloter la production.

Une nouvelle façon de concevoir et industrialiser

Le champ de l’industrie 4.0 ne se cantonne pas aux murs de l’usine et à l’aspect opérationnel, la numérisation de l’usine doit s’accompagner d’une numérisation de l’ensemble des fonctions connexes à la fabrication :

• Dans les bureaux d’étude, ce sont par exemple les modules PLM (Product Lifecycle Management) directement intégrés au logiciel de CFAO (Conception et fabrication assistées par ordinateur) tels que CATIA ou ProEngineer qui permettent déjà aux ingénieurs et aux techniciens de mieux partager et rationaliser la conception des produits.
• Grâce à des analyses d’écart sur les données remontées, les services de maintenances pourront intervenir non pas lors d’une panne mais avant la panne et de manière sélective, on parle déjà de maintenance conditionnelle.
• Les bureaux Méthodes verront apparaître des solutions de réalité augmentée afin de former les opérateurs aux tâches complexes. Ceux-ci pourront également bénéficier de modèles de simulation de flux ou de process alimentés directement par les machines elles-mêmes dans l’optique d’affiner leurs dimensionnements.

L’industrie 4.0 est un concept ayant pour but d’imaginer les applications des technologies issues en grande partie du web 2.0 aux fonctions de conception, d’industrialisation de fabrication. Il n’est nul besoin de rappeler que l’apparition de ces technologies a totalement bouleversé les modes de consommation avec ses grands gagnants (Amazon, Google, Apple ou encore Blablacar à l’échelle nationale) mais aussi ses grands perdants (notamment certains Vépécistes traditionnelles). Cette révolution nous laisse entrevoir à quelle point il est capital que les industries françaises et européennes prennent ce virage de l’industrie 4.0 et de ce qu’il adviendra des entreprises qui prendront cette révolution trop tard…